Comment Étudie-t-on la LSF ?
Les chercheurs utilisent différentes méthodes pour étudier la LSF et comprendre ses caractéristiques uniques. Ils veulent savoir ce qui rend cette langue différente des langues parlées comme le français.
Deux Grandes Approches d’Étude
- Approches Convergentes :
- Ces études tentent de montrer que la LSF est similaire aux langues vocales. Les chercheurs veulent prouver que les gestes des sourds sont des signes linguistiques valables, pas simplement des mouvements aléatoires.
- Pour cela, ils se concentrent sur la phonologie, qui est l’étude des sons (ou des signes) dans une langue. Dans le cas de la LSF, cela signifie étudier comment les signes sont formés et comment ils se combinent pour créer du sens.
- Les chercheurs cherchent à démontrer que la LSF a un niveau phonologique, avec des unités de sens appelées morphèmes et des unités plus petites sans signification propre (appelées phonèmes). Par exemple, un phonème en LSF pourrait être un mouvement de main spécifique.
- Syntaxe : Sur le plan syntaxique, les travaux de Klima et Bellugi ont montré que la LSF utilise des éléments spatiaux pour former des phrases. Cependant, certains chercheurs affirment que la spatialité n’est pas seulement une contrainte, mais aussi une caractéristique fondamentale de la LSF qui influe sur sa grammaire.
- Approches Différentialistes :
- Ces études, souvent représentées par le modèle sémiologique de Cuxac, soutiennent que les langues gestuelles sont si différentes des langues vocales qu’elles doivent être analysées de manière distincte.
- Ces chercheurs mettent l’accent sur l’iconicité, l’idée que les signes ressemblent souvent à ce qu’ils représentent. Par exemple, le signe pour « manger » peut imiter le mouvement de porter de la nourriture à la bouche.
- Ils utilisent souvent un vocabulaire inspiré du théâtre ou de la danse pour décrire comment les signes sont créés et organisés. Par exemple, ils parlent de « scène », de « personnage », de « décor », etc., pour expliquer comment les gestes et l’espace interagissent.
Quelles Méthodes Utilise-t-on ?
Pour mieux décrire la LSF, les chercheurs utilisent plusieurs méthodes :
- Pertinence : C’est un principe qui aide à identifier les éléments significatifs dans les énoncés signés. Par exemple, les expressions faciales sont cruciales car elles changent le sens d’un signe. Si une personne signe « maman » avec un sourire, cela peut signifier qu’elle est contente ; si elle signe avec une expression triste, cela peut exprimer de la déception.
- Dé-globaliser : Cela signifie examiner de près les signes pour comprendre comment ils sont formés. Parfois, un signe peut sembler simple, mais il peut avoir plusieurs parties qui travaillent ensemble pour transmettre un message. Par exemple, un signe qui a des mouvements rapides ou l’utilisation de deux mains peut changer le sens de ce qui est communiqué.
Les Dynamiques Iconiques
La théorie des dynamiques iconiques affirme que l’iconicité est essentielle pour comprendre la LSF. Cela signifie que la façon dont les signes sont utilisés et comment ils imitent la réalité sont au cœur de la structure de la langue.
- Interaction entre phonologie, espace et iconicité : Les unités de la LSF, comme les mouvements des mains, sont limitées mais variées. Chaque geste peut avoir plusieurs significations selon son utilisation. La façon dont un signe est présenté dans l’espace est également importante pour sa compréhension.
Conclusion
La LSF est une langue complexe qui utilise des gestes, des mouvements et des expressions pour communiquer. En étudiant la LSF, nous découvrons non seulement comment elle fonctionne, mais aussi pourquoi elle est aussi riche et dynamique que les langues parlées. Les dynamiques iconiques offrent un cadre théorique prometteur pour explorer cette richesse, en montrant comment le corps et l’espace jouent un rôle fondamental dans la communication gestuelle.
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